L’alimentation canine

Introduction

En quelques dizaines d’année, l’alimentation de nos chiens a radicalement évolué. De la simple survivance quand la nourriture du chien de limitait aux restes de tables, on est passé à l’alimentation pour avoir un chien plus beau et plus actif, puis à la nutrition basée sur la connaissance de plus en plus approfondie du fonctionnement de l’organisme et du rôle des nutriments, répondant au désir d’avoir un chien beau et actif, mais aussi en bonne santé plus longtemps. Ainsi, les chiens ont gagné 3 ans d’espérance de vie supplémentaire en 15 ans.

Le comportement alimentaire du chien
Le chien n’est pas un homme. Il a beaucoup d’odorat mais très peu de goût. Il ne mastique pas son repas qu’il ingurgite en 1 à 3 minutes ; la salive ne contient pas d’enzymes de pré-digestion comme chez l’homme. L’estomac est très volumineux et l’intestin très court ne digère pas bien les glucides. La source principale d’énergie n’est pas les glucides comme chez l’homme, mais les lipides.
Connaître les éléments qui conditionnent le comportement alimentaire normal d’un chien permet de pouvoir mieux déceler toute anomalie dans la prise de nourriture chez ce dernier, et donc de pouvoir en déduire si cette anomalie est liée à l’animal lui-même (s’il est malade par exemple), à l’aliment qui lui est fourni ou à un facteur environnemental.

Quelques bases
Si la couleur de l’aliment impressionne sans doute davantage le propriétaire que le chien lui-même (il en va de même des « morceaux » de viande ou autres « petits légumes »), il en va différemment de son odeur. Ses capacités olfactives étant notoirement plus développées que celles de l’homme (de l’ordre de 1 000 fois plus), l’olfaction revêt dans ses choix alimentaires une place prépondérante. Un simple encombrement des cavités nasales, par l’intermédiaire d’une petite rhinite par exemple, suffit à entraîner chez lui une franche diminution de l’ingestion alimentaire.
L’alimentation de la mère influe sur la préférence olfactive de ses chiots. En effet, certaines composantes du goût de l’aliment de la chienne se retrouvent dans le lait qu’elle produit et influencent, par ce biais, le comportement « gustatif » ultérieur des chiots. Les odeurs émanant de la gamelle participent également dès le quatrième jour à l’empreinte olfactive de la portée, qui préférera spontanément par la suite les aliments dégageant des odeurs comparables. On peut ainsi conditionner très tôt des chiots à l’aliment qu’on leur destine une fois qu’ils seront sevrés.
Lorsqu’un chien refuse transitoirement un aliment, ce qui arrive parfois avec un aliment sec, l’adjonction d’eau tiède permet d’en rehausser les flaveurs ; l’eau tiède devient ainsi un exhausteur de goût simple, économique et efficace, et cela que ce soit des croquettes ou une boîte de conserve pour son chien.

Troubles les plus fréquents du comportement alimentaire
Le chien ne mange pas
Les causes d’anorexie sont nombreuses chez le chien. Les plus fréquentes seront la fièvre, l’excitation sexuelle pour un mâle en présence d’une chienne en chaleurs, ou encore une concurrence alimentaire lorsqu’un chien dominant interdit à un congénère l’accès à la gamelle. Toutes les altérations des aliments consécutives à une mauvaise conservation sont également des causes fréquentes d’inappétence. Il n’en reste pas moins qu’hormis ces situations, un chien qui ne mange pas devra être présenté à son vétérinaire.

Le chien mange trop
On dit dans ce cas de lui qu’il est boulimique, situation qui peut être liée à la peur de manquer (concurrence alimentaire entre chiens), à un dérèglement neuro-hormonal, à l’ennui, à une ration insuffisamment concentrée en énergie ou à un trouble de l’assimilation digestive. La mesure des entrées (ce que mange le chien), des sorties (ses excréments), des variations de poids, et l’observation précise du comportement de l’animal permettront dans un premier temps au propriétaire du chien d’aider le vétérinaire à orienter son diagnostic vers l’une ou l’autre de ces hypothèses.

Le chien mange n’importe quoi
Le fait pour un chien de consommer des substances non comestibles est qualifié de « pica ». La simple ingestion occasionnelle d’herbe, suivie systématiquement de vomissement, n’est reliée à aucun trouble psychologique ou de carence alimentaire. Lorsque ce comportement s’intensifie, il signe par contre très fréquemment un début de gastrite (inflammation de la muqueuse de l’estomac). Le réel pica, en revanche, va se traduire par le léchage des murs, des sols, ou l’ingestion de terre, et correspond dans la plupart des cas à l’expression d’un syndrome « dépressif ». Dans ce cas, le chien devra être soigné, et ses conditions d’hébergement révisées en priorité car souvent en cause.

Le chien mange des excréments

La coprophagie est le fait pour un chien de consommer ses excréments ou ceux de ses congénères. Exception faite des mères qui lèchent naturellement les matières fécales de leurs chiots pour les nettoyer, ce comportement chez le chien est en général lié au fait que les excréments qu’il consomme contiennent des nutriments non digérés ayant encore des vertus d’appétence résiduelle. Il faudra alors rechercher en priorité un trouble de l’assimilation digestive chez le chien qui a émis les excréments consommés (souvent les siens d’ailleurs), en faisant analyser ces selles afin d’y rechercher la présence de graisses ou d’amidons non digérés, ou d’éventuels parasites. Ce phénomène peut d’ailleurs faire suite à une surconsommation d’aliments responsables d’une chute de la digestibilité par dépassement des capacités de digestion et accélération du transit intestinal. Dans ce cas, un simple réajustement quantitatif à la baisse de la ration quotidienne suffit à faire tout rentrer dans l’ordre.

L’alimentation source de pouvoir
Chez le chien l’alimentation n’a pas pour unique but de se nourrir ; c’est aussi un moyen privilégié pour le dominant de la meute d’exercer son pouvoir.
Ainsi, dans une meute, le dominant mange en premier, lentement, pendant que les autres le regarde. Il repousse les téméraires par des grognements. Quand il est rassasié il laisse enfin les autres finir ses restes, qu’ils ingurgitent en quelques secondes.
La distribution de la nourriture de doit jamais placer le chien en position de dominance. Le chien doit toujours manger après ses maîtres, ou à des horaires totalement différents, sans être observé. Sauf prescription particulière du vétérinaire ou de l’éleveur, le chiot mange 3 à 4 fois par jour et l’adulte 1 à 2 fois par jour. La gamelle est laissée un quart d’heure puis retirée, que le chien ait mangé ou non.
Le chien ne doit pas mendier. Le fait de réclamer de la nourriture ne signifie pas forcément qu’il a faim, c’est une façon pour lui de renforcer sa position hiérarchique lorsqu’on accède à ses demandes. Il faut habituer le chiot à accepter le fait de lui retirer son os ou sa gamelle sans grogner. Le chien ne doit rien recevoir entre les repas à part les friandises éducatives dont la quantité sera retirée de la ration. Pour ces friandises, préférer celles spécialement fabriquées pour les chiens. Eviter absolument le chocolat qui est très toxique et attention aux quantités : 30g de gruyère équivaut à 1/3 des besoins énergétiques d’un petit chien.

Les dix commandements pour une alimentation rationnelle du chien
C’est en 1985 que le professeur R. Wolter, de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, édictera ses « dix commandements » de l’alimentation canine. Ces dix règles majeures reprises pour partie ci-après sont celles qui permettront à tout propriétaire d’éviter les principales erreurs concernant le rationnement pratique alimentaire de son chien.

1.L’abreuvement du chien doit être suffisant
Une eau potable, fraîche, renouvelée, sera laissée en libre-service au chien, sachant que sa consommation moyenne est de 60 ml par kilogramme de poids corporel et par jour, et qu’elle augmente chez le chiot, la chienne qui allaite, sous climat chaud et en période de travail.

2.Respecter les transitions alimentaires
Toute modification alimentaire doit se faire progressivement chez le chien, sur une semaine, afin de lui permettre de s’adapter aux plans gustatif, digestif et métabolique, et pour laisser le temps à sa microflore intestinale, beaucoup plus adaptée que celle de l’homme à ce que le chien mange, de se reconstituer spécifiquement pour digérer le nouvel aliment.

3.Assurer au chien des repas réguliers
Le chien n’est heureux que s’il reçoit chaque jour à la même heure, au même endroit, dans la même gamelle, le même aliment. Le nombre de repas sera à adapter à l’état physiologique du chien, qui sera pesé régulièrement.

4.Contrôler les quantités d’aliment distribuées
Calculées en fonction du besoin énergétique quotidien du chien et de la teneur en calories des aliments, les quantités distribuées chaque jour seront pesées régulièrement afin d’éviter toute dérive lente vers l’obésité. Elles seront adaptées à l’évolution du poids du chien

5.Distribuer au chien un régime équilibré
Qu’il soit familial ou industriel, l’aliment doit renfermer tous les nutriments dont le chien a besoin, apportés en quantités satisfaisantes, et dans des proportions adaptées à son format, à son état physiologique (entretien, reproduction, sport), à son âge (chiot, adulte, chien âgé).

6.Bien choisir l’aliment d’un chien
Choisir d’alimenter son chien avec tel ou tel aliment n’est pas une décision anodine, et ce sont avant tout les critères d’équilibre nutritionnel qui doivent primer. Trois critères fondamentaux interviennent dans le choix du bon aliment pour un chien : son âge (chiot, adulte, adulte mature ou vieillissant), son niveau d’activité physique ou physiologique (actif, sportif, reproducteur), et son format (petit, moyen, grand).

7.Utiliser l’aliment de manière rationnelle
En effet, la manière de donner compte autant que ce que l’on donne. C’est ainsi qu’en cas d’utilisation d’aliments industriels, il est essentiel de suivre convenablement le mode d’emploi du fabricant. En alimentation familiale, certaines expressions doivent être bannies, car nulles et non avenues chez le chien : « je le nourris comme moi-même », « il mange ce qu’il veut », « il ne veut que cela ». Enfin, déchets de table, friandises, sucres, gâteaux, chocolat ne feront pas partie de l’alimentation d’un chien.

8.L’hygiène de la nourriture du chien doit être satisfaisante
Les aliments industriels offrent les meilleures garanties de salubrité hygiénique et, bien utilisés, ne présentent aucun risque d’intoxication alimentaire. Les boîtes entamées, les aliments frais ou décongelés seront conservés au froid, tandis que les croquettes seront maintenues dans leur sac refermé et dans un endroit sec. Si le chien ne finit pas son repas, les restes seront jetés et la gamelle nettoyée quotidiennement.

9.Contrôler les résultats individuels
L’efficacité du rationnement et son adaptation doivent être contrôlées chez le chien sur la base d’éléments aussi simple que l’évolution de son poids, la qualité de son poil et de ses excréments, ou encore son appétit et son comportement au quotidien.

10.Ne pas hésiter à avoir recours au vétérinaire
De par sa formation, le vétérinaire est aussi le diététicien du chien, que ce soit dans sa vie au quotidien ou lorsqu’il est malade. Pour manque d’appétit ou boulimie durables, amaigrissement ou alourdissement anormaux, diarrhées ou constipations persistantes, troubles physiques ou comportementaux préoccupants, et pour toutes les variations notables de la soif ou de l’appétit qui peuvent être des signes précurseurs d’une maladie générale méritant un examen approfondi.

Les fausses idées en matière d’alimentation
Trop souvent encore, le propriétaire de chien se laisse guider par un ensemble de croyances ou d’idées reçues entretenues par le bouche à oreille qu’il convient de combattre.

« Un chien doit jeûner une fois par semaine »
Une habitude certainement commode pour le maître, mais sans rapport aucun avec la santé du chien.

« Un chien travaille mieux lorsqu’il est à jeun »
Il s’agit là d’une idée tenace dans certains milieux, alors même qu’il est maintenant reconnu que dans une activité d’endurance (chasse, course de traîneau…) il est hautement préférable de donner un repas léger au chien au moins deux heures avant l’effort.

« Mon chien mange comme moi »
De très nombreux propriétaires ont encore ce comportement anthropomorphique qui veut que le chien devienne un être humain. Ils ignorent, ou font semblant d’ignorer, que le chien n’a pas nos habitudes alimentaires. C’est un carnivore non strict et pas un omnivore ; il digère aussi bien les protéines végétales, lorsqu’elles sont de qualité, que les protéines animales, mais peut assimiler, contrairement à nous, de grandes quantités de graisses. Le chien ne tolère l’amidon comme source d’énergie que dans la mesure où il est parfaitement cuit et dans une proportion qui respecte ses contraintes physiologiques. Ses besoins en minéraux et vitamines, enfin, sont également très différents de ceux de l’homme (un chiot a par exemple des besoins en vitamine D très inférieurs à ceux d’un enfant – près de 400 % d’écart !).

« Le chien a besoin de variété dans son alimentation »
L’idéal pour un chien est de recevoir chaque jour, à la même heure et au même endroit, dans la même gamelle le même aliment. En somme, totalement l’opposé de ce que recherche l’être humain ! En effet, des changements d’alimentation trop fréquents, outre ces aspects comportementaux qui conditionnent le bien-être de l’animal, exposent le chien à des troubles digestifs : la flore microbienne intestinale s’adapte à un type d’alimentation donné et de brusques modifications ne laissent pas le temps à cette flore intestinale de se réadapter et de se recréer en fonction de ce nouvel aliment ; ces modifications peuvent donc provoquer une production accrue de certains métabolites mal tolérés ou de toxines. La variété n’est donc tolérable chez le chien qu’à l’intérieur même d’une gamme donnée d’aliments, proches dans leur composition alimentaire. Sinon, une transition progressive d’une semaine doit toujours précéder un changement d’alimentation.

« Il faut ajouter de la viande aux aliments complets »
Bien des propriétaires sont inquiets de ne pouvoir identifier les matières premières carnées dans un aliment complet industriel. Dès lors qu’un aliment complet, cas des gammes d’aliments secs en croquettes, a été étudié et formulé pour parfaitement répondre à l’équilibre nutritionnel de tel ou tel état physiologique (croissance, reproduction, sport…) ou de format (petit, moyen ou grand chien), tout ajout alimentaire ne fait que rompre cet équilibre au détriment de la bonne santé du chien.

« Les protéines fatiguent les reins »
L’exploitation abusive de travaux de recherche sur des rats a conduit à répandre l’idée totalement erronée que des taux élevés de protéines alimentaires pourraient entraîner à long terme un vieillissement prématuré du rein et la perte de sa fonction d’épuration, conduisant à une insuffisance rénale chronique. Il est maintenant très clair, de par les nombreuses recherches conduites en France, dès 1975 et aux États-Unis durant les 15 dernières années que cette affirmation est fausse, bien que tenace dans l’esprit de certains. En fait, l’urée produite par le catabolisme de protéines est éliminée passivement par le rein, et si celui-ci perd de sa fonctionnalité, il ne s’agit que d’un effet lié normalement à l’âge, ou anormalement à une maladie spécifique ou intercurrente. Une restriction précoce et sévère de l’apport en protéines alimentaires, telle que prônée par certains, ne sera que susceptible d’affaiblir les défenses immunitaires du chien, et donc de fragiliser son organisme. Il existe depuis 1997 une totale unanimité du monde scientifique : l’aspect nuisible pour le rein des protéines alimentaires est devenu une légende !

« Le calcium fait redresser les oreilles du chiot »
Dans les races à oreilles dressées (Berger allemand en particulier), on observe souvent, entre 4 et 6 mois, au moment du remplacement des dents de lait, une chute des oreilles et une légère déformation des aplombs. Le propriétaire s’empresse souvent de donner à ce moment des compléments nutritionnels riches en calcium et en vitamines, et constate que la situation redevient normale au bout de quelques semaines. En réalité, ce calcium et ces vitamines supplémentaires n’ont servi à rien : les oreilles ne sont en effet composées que de cartilage, qui ne fixe bien sûr pas le calcium, faute de quoi il deviendrait un os. Aucune donnée scientifique n’a jamais montré que l’alimentation pouvait influencer le redressement des oreilles, et cette pratique sans justification ne peut qu’être nuisible au chiot dès lors que son alimentation devient déséquilibrée.

« C’est dans les légumes que l’on trouve toutes les vitamines »
Les légumes ne sont pas les sources privilégiées de vitamines pour le chien. Les vitamines hydrosolubles (A, D, E, K) sont au contraire stockées dans les graisses animales ou dans certains organes de réserve : le foie par exemple contient beaucoup de vitamine A, au point d’être dangereux si l’animal en consomme chaque jour. Les vitamines hydrosolubles (groupe B) sont quant à elles présentes à la fois dans les matières premières animales et végétales. Ainsi, on trouve autant de vitamine B1 dans le lait en poudre que dans les haricots verts. Les aliments préparés contiennent de toute façon des vitamines ajoutées séparément, pour équilibrer l’apport des matières premières. Les légumes déshydratés présents dans certains aliments secs à composants multiples ne constituent jamais une source importante de vitamines.

« Il faut ajouter de la vitamine D dans l’alimentation des chiots »
Les besoins en vitamine D sont relativement faibles chez le chiot et donc facilement couverts par une alimentation équilibrée ; des excès, induits par une supplémentation nutritionnelle non nécessaire ou excessive, seront en fait dangereux et susceptibles d’induire des problèmes osseux graves.

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La composition de l’alimentation : les nutriments

Les glucides
Ce sont des nutriments presque exclusivement végétaux, les ingrédients alimentaires d’origine animale n’en contenant pratiquement pas. Le chien présente une particularité fondamentale : il peut maintenir sa glycémie (taux de glucose dans le sang) sans disposer d’aucun apport glucidique dans son alimentation ; ce sont, dans ce cas, certains acides aminés que l’on trouve dans les protéines qui permettent la synthèse du glucose. Les risques de carence en glucose sont donc inexistants chez le chien.

Les glucides digestibles
– les sucres simples : glucose, fructose
Les sucres simples n’ont aucun rôle préventif ou curatif pour le carnivore domestique. Mais introduits en excès dans l’aliment, ils peuvent être sources de diarrhées, ou causes à long terme d’obésité et de diabète.
– Le lactose.
Le lait de chienne contient deux fois moins de lactose, le sucre du lait, que le lait de la vache. Si le jeune chiot utilise ce lactose, sa capacité à le digérer reste limitée, et un excès va toujours entraîner des troubles digestifs. Un lait de remplacement devra donc impérativement tenir compte de cette particularité et ne pas contenir trop de lactose. Adultes, les chiens digèrent moins bien encore ce dernier, et la consommation de lait peut alors entraîner des diarrhées.
– L’amidon.
L’amidon est un complexe de polymères de glucose, plus ou moins ramifiés selon l’origine botanique. Pour le digérer, le chien a besoin d’enzymes en provenance de son pancréas, les amylases.
La digestibilité de l’amidon est nettement améliorée par la cuisson, qui la gélatinise. Présents dans les céréales (blé, maïs, riz…) et la pomme de terre, les amidons fournissent donc à l’organisme de l’énergie rapidement disponible, à la condition qu’ils soient très bien cuits. Le riz doit être « collant » dans une ration ménagère pour être bien digéré et ne pas déclencher de diarrhée. Pour les aliments complets secs, deux procédés de cuisson peuvent être utilisés : la cuisson extrusion (croquettes) et le floconnage (« soupes ») ; ils assurent une parfaite cuisson de l’amidon et le rendent ainsi très digestible.

Les fibres alimentaires
Bien qu’elles ne puissent être assimilées par l’organisme, on peut considérer qu’il existe pour le chien un réel besoin en fibres alimentaires. Celles-ci sont constituées par l’ensemble des glucides qui ne sont pas digérés à la sortie de l’intestin grêle : cellulose, hémicelluloses, lignine, matières pectiques… Ces fibres ont un effet régulateur du transit digestif, le ralentissant lorsqu’il est accéléré, et l’accélérant lorsqu’il est ralenti. Les fibres sont également un substrat de fermentation pour la flore bactérienne du gros intestin et contribuent à son équilibre ; c’est pourquoi un changement brusque de source de fibres peut provoquer un déséquilibre passager, avec des fermentations non contrôlées, des flatulences et des diarrhées.

Si les fibres sont nécessaires à l’hygiène digestive, elles présentent cependant certains inconvénients : elles diminuent la digestibilité de l’aliment.
Cet effet sur la digestibilité peut être exploité dans les aliments pour chien peu actif ou dans les aliments hypocaloriques pour chien obèse ; on recherche alors une baisse de l’assimilation et un effet diluant alimentaire permettant de ne pas trop restreindre le volume du bol alimentaire. Une sélection de certaines fibres permet d’optimiser cet effet, en limitant les inconvénients.

Rôle de certaines fibres dans la prévention des troubles digestifs

– Les FOS (fructo-oligosaccharides, aussi appelé prébiotiques)

L’incorporation de FOS dans l’aliment permet à la fois de prévenir les diarrhées infectieuses dues à la prolifération de bactéries dangereuses dans l’intestin, et de nourrir convenablement les cellules de ce dernier afin de prévenir les atrophies des cellules du colon en particulier. En excès, les FOS peuvent générer l’apparition de selles molles et peu formées.
Les fructo-oligosaccharides, ou FOS, sont des glucides particuliers que l’on classe dans la catégorie des fibres fermentescibles. Non digérés, ils sont néanmoins rapidement fermentés par les bactéries présentes dans l’intestin, ce qui conduit à la libération d’acides gras volatiles qui :
– acidifient le milieu intestinal ;
– constituent des nutriments privilégiés pour l’entretien et le renouvellement des cellules ;
– tapissent les parois du gros intestin.

Par leur fermentation, les FOS permettent de nourrir directement les cellules du gros intestin. Mais cette dernière favorise surtout l’installation d’une flore bactérienne spécifique (bifidus et lactobacilles), dont les effets bénéfiques sur la santé du tube digestif sont bien connus :
– inhibition de la croissance des mauvaises bactéries pathogènes (clostridies, E. Coli, salmonelles) ;
– amélioration de la digestion et de l’absorption des nutriments.
– protection du tube digestif : « effet barrière »

On trouve naturellement des FOS dans des végétaux comme la betterave (après transformation de la pulpe), le soja (au niveau des coques), le psyllium (céréale dont on utilise les barbilles), la chicorée (après hydrolyse). On peut également les utiliser sous une forme purifiée plus efficace.

– Les MOS (Mannan-oligosaccharides)

Les MOS sont des fibres qui proviennent de la paroi des levures.
Les mannan-oligosaccharides participent au bon équilibre de la population bactérienne de l’intestin. Ils ont donc une action préventive marquée vis-à-vis des problèmes de diarrhées, et contribuent à prévenir les maladies infectieuses ayant une origine digestive.
Ces fibres de levures exercent deux types d’actions bénéfiques au niveau du tube digestif :
– elles limitent le développement des bactéries pathogènes en les empêchant de venir se fixer sur la muqueuse de l’intestin
– elles améliorent directement l’efficacité des défenses immunitaires de l’organisme, lui permettant de mieux lutter contre les agents pathogènes.

Les lipides
Si l’excès de lipides conduit l’animal à l’obésité, ce dernier ne peut vivre sans puisqu’ils lui apportent énergie et acides gras essentiels.
Les graisses sont la source énergétique de référence pour l’organisme du chien, qui va les oxyder (grâce à l’oxygène) pour en tirer l’énergie dont il a besoin. Le chien les digère très bien, beaucoup mieux que l’homme, et en apprécie vraiment le goût (ce qui peut entraîner une consommation excessive lorsqu’un rationnement strict n’est pas effectué). Ainsi, 1 g de lipide représente 2 fois et demi plus d’énergie qu’1 g de glucides ou de protéines. Si le chien supporte très bien des niveaux élevés de matières grasses dans ses aliments, ceux-ci doivent être réservés aux chiens actifs ou ayant des besoins énergétiques très élevés, comme par exemple la chienne en lactation.
Les sources de lipides alimentaires sont tous les aliments riches en graisses animales (beurre, suif, saindoux, oeufs, huiles de poisson) et végétales (huiles, graisses oléagineuses).

Certains acides gras essentiels (que le chien ne peut synthétiser et doit donc trouver obligatoirement dans son alimentation) auront des rôles structuraux pour la cellule ou sont des précurseurs essentiels à certaines hormones.
De fait, il existe deux familles d’acides gras essentiels :
– la série des « oméga 6 », que l’on trouve plus naturellement dans les huiles végétales que chez les animaux, à l’exception des graisses de volailles. Sa carence entraîne une sécheresse de la peau, des desquamations, une alopécie (perte de poils) et un poil terne. C’est l’un des principaux nutriments pour la beauté du poil ;
– la série des « oméga 3 », que l’on trouve essentiellement dans les graisses de poissons, et qui joue un rôle très important dans l’intégrité des membranes cellulaires, dans le fonctionnement du système nerveux et du système immunitaire. Ces acides gras sont également maintenant utilisés pour leurs vertus anti-inflammatoires (traitement de nombreux cas de démangeaisons cutanées) et « oxygénatrices » (ils améliorent le passage de l’oxygène dans les cellules et la déformabilité des globules rouges, propriétés intéressantes chez le chien de sport et chez le vieux chien).

Les graisses sont des matières premières particulièrement fragiles et qui peuvent se dégrader rapidement ; les conséquences liées à ce rancissement sont tout d’abord une baisse de l’appétence de l’aliment, mais surtout ensuite des troubles physiologiques pour le chien : intolérance digestive, troubles pancréatiques, atteintes hépatiques… Pour prévenir le rancissement, il est donc nécessaire de protéger les graisses alimentaires des aliments industriels avec des antioxydants, ou dans le cas des rations ménagères de ne pas distribuer au chien des graisses cuites.

Les protéines
Le chien, animal carnivore, a des besoins importants en protéines de qualité. Certains états physiologiques sont demandeurs, car les phénomènes de construction ou de renouvellement y sont plus importants : croissance, gestation, lactation, effort physique. Chez le chien, la taille (format) est également un facteur de variation des apports nécessaires.

Les protéines sont des molécules en chaînes, constituées d’acides aminés reliés les uns aux autres par des liaisons chimiques et placés dans un ordre parfaitement défini qui confère sa nature et ses rôles à chaque protéine. Elles peuvent être animales ou végétales, pures ou liées à des glucides ou à des lipides.

Les acides aminés, issus de la dégradation des protéines alimentaires dans le tube digestif, sont absorbés et servent ensuite à la synthèse par l’organisme des protéines, qui lui sont nécessaires pour bâtir ou renouveler ses organes ou structures, véhiculer certaines molécules (protéines de transport), envoyer des messages d’un organe à l’autre (hormones), lutter contre la maladie (anticorps), etc.
Les aliments riches en protéines sont d’origine animale (viandes, poissons, oeufs, produits laitiers) ou végétale (haricots, lentilles, pois, soja, levures…).

Il existe des différences de valeur alimentaire dans les protéines entre une « bonne » protéine (viande rouge ou blanche, poisson, oeuf…) et une « mauvaise » protéine (tendon, aponévrose, poil, plume) qui ne sera pas digérée et que l’on retrouvera dans les excréments. Une protéine bien digérée (et donc absorbée sous forme d’acides aminés) ne sera pas forcément bien utilisée par l’organisme. Il peut lui manquer certains acides aminés indispensables.
Ces acides aminés, au nombre de 8, ne peuvent être synthétisés par l’organisme. Ce dernier doit donc impérativement les trouver dans son alimentation, en des quantités et proportions idoines, sans quoi toute synthèse protéique normale est impossible pour l’organisme.
On parle ainsi de « valeur biologique » d’une protéine et on peut comparer les acides aminés indispensables à des pièces de tissu bleu, blanc ou rouge : si chaque couleur est disponible en quantité suffisante, il est possible de fabriquer des drapeaux français, mais l’une des couleurs venant à manquer cette fabrication ne sera plus possible. Dans le cas des protéines, la synthèse protéique s’arrête et les acides aminés restants se trouvent alors gaspillés.
Il importe donc de retenir que la forte teneur en protéines d’un aliment n’est donc pas synonyme de qualité, et que la nature même des protéines utilisées est importante à envisager.
Les protéines alimentaires dites « à haute valeur biologique » sont celles qui cumulent une bonne digestibilité et une richesse en acides aminés indispensables : caséine, protéines d’œuf, viandes et poissons, isolats de soja.

Enfin, toute carence en énergie de la ration peut amener l’organisme à « brûler » ses protéines au lieu de les épargner pour construire. L’équilibre énergie/protéines d’un aliment est donc lui aussi essentiel.

Les vitamines : ni trop ni trop peu
Parmi l’ensemble des constituants nutritifs essentiels à la vie, chacun connaît le mot « vitamine », qui en fait regroupe un ensemble de substances très variées. Que l’une d’elles manque totalement ou en partie, et aussitôt apparaissent des symptômes cliniques de carence pouvant entraîner à la longue de graves maladies.
Les vitamines se distinguent par deux caractéristiques :
– le besoin journalier d’un chien en chacune des vitamines s’exprime en milligrammes, voire en microgrammes ;
– les vitamines sont des substances organiques, contrairement aux oligo-éléments comme le fer, l’iode ou le zinc tout aussi essentiels.

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On les trouve dans les aliments, et elles peuvent être selon les cas liposolubles (dissoutes dans les graisses) ou hydrosolubles (solubles dans l’eau).
Les vitamines nécessaires au chien sont au nombre de treize. Chacune d’elles a son (ou ses) rôle à jouer, aussi bien pour maintenir l’intégrité de la peau que pour favoriser une bonne vision, une croissance normale, une bonne utilisation des graisses par l’organisme et l’entretien des vaisseaux sanguins ou du tissu nerveux.
Il faut savoir aussi que l’excès alimentaire en certaines vitamines peut se révéler très dangereux (vitamines A et D en particulier) : les vitamines sont nécessaires et utiles à certaines doses, néfastes et toxiques à d’autres. À l’inverse, une vitamine comme la E sera très bien tolérée, même à des doses élevées pour lesquelles elle peut présenter des vertus curatives et préventives pour la membrane cellulaire ; jusqu’à présent, aucun signe d’hypervitaminose n’a jamais été noté ; des doses supérieures au besoin physiologique, concernant la vitamine E, peuvent donc apporter une meilleure garantie de qualité de l’aliment.
Enfin, les levures de bière sont une excellente source naturelle privilégiée de vitamines du groupe B, et leur utilisation peut être très utile pour l’amélioration de l’aspect du poil.

Les minéraux : de nombreuses interactions
Les minéraux ne représentent qu’une faible proportion du poids d’un chien, cependant le rôle de chacun d’entre eux est essentiel et leur apport alimentaire doit être placé sous haute surveillance. De plus, ils sont tous susceptibles d’interférer avec d’autres au niveau digestif ou métabolique, ce qui fait qu’il est nécessaire non seulement d’assurer l’apport de chacun d’entre eux, mais aussi d’éviter tout déséquilibre qui peut se révéler tout aussi néfaste pour l’organisme que la simple carence.

En nutrition, on divise ces minéraux en deux groupes :
– les macroéléments, dont le besoin se quantifie pour chacun en grammes pour un chien standard, représentés par le calcium, le phosphore, le magnésium, le sodium, le potassium et le chlore ;
– les oligo-éléments, pour lesquels ce besoin s’exprime en milligrammes par jour (voire moins), et parmi lesquels on trouve le fer, le cuivre, le manganèse, le zinc, l’iode, le sélénium, le fluor, le cobalt, le molybdène…

Quantitativement, calcium et phosphore sont les éléments minéraux majeurs, constituants fondamentaux du squelette ; ils ont également d’autres fonctions métaboliques importantes, telles que le rôle du phosphore dans tous les transferts d’énergie au sein de la cellule. Le squelette représente une très importante réserve tampon dans laquelle l’organisme puise en cas de déficit, ce qui explique l’apparition de maladies osseuses dès lors que l’apport phosphocalcique de la ration est déséquilibré. Le magnésium intervient lui aussi dans le métabolisme osseux mais il est, avec le potassium, un élément du liquide intracellulaire fondamental à un grand nombre de réactions.

D’une manière générale, les oligo-éléments sont indispensables aussi bien à la constitution des globules rouges qu’au transport de l’oxygène, à la pigmentation de la peau et à son intégrité, au fonctionnement des systèmes enzymatiques, aux synthèses d’hormones thyroïdiennes, etc. Chacun d’eux remplit un ou plusieurs rôles pour telle ou telle fonction de l’organisme.

Les Oligoéléments chélatés
Un chélate est une molécule organique naturelle qui sert, en nutrition, de support pour y fixer un oligo-élément minéral et ainsi améliorer notoirement sa digestibilité qui normalement est inférieure à 30 % (70 % de l’élément minéral se retrouvant alors dans les excréments). Cette molécule, selon l’oligoélément transporté, peut être glucidique ou protéique.
L’amélioration de qualité nutritionnelle de l’aliment obtenue, au plan de la nutrition minérale, grâce aux chélates, permet de mieux couvrir le besoin en chaque oligoélément de l’animal.
Les éléments chélatés sont également fixés plus facilement par leur organe cible, se révélant alors plus efficace. Ainsi, le zinc chélaté, par exemple, se fixe-t-il mieux au niveau du poil que le zinc sous forme libre.

L’aliment pour chien
C’est le dosage, la quantité, la qualité et la variété des origines des nutriments essentiels à la vie et adaptés aux besoins spécifiques des chiens qui font la qualité d’un aliment équilibré. Un aliment standard contient une quinzaine de nutriments, alors qu’un aliment haut de gamme se formule avec une cinquantaine.

Ces nutriments répondent alors à 4 objectifs :
1)construire et entretenir l’organisme : réponse aux besoins nutritionnels minimum
2)fournir de l’énergie (essentiellement par les lipides chez le chien)
3)prévenir : certains nutriments sont intégrés dans la ration pour prévenir les troubles digestifs, les problèmes articulaires, les affections rénales, les effets du vieillissement (antioxydants, prébiotiques, fibres, acides gras essentiels)
4)soigner : les aliments thérapeutiques vendus en clinique vétérinaire uniquement permettent de favoriser la guérison de certaines maladies ou d’intervenir dans les processus thérapeutiques

Les différents aliments industriels

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– Les aliments économiques
Aliments couvrant les besoins minimums du chien : nourrir. Leur digestibilité est minime (25 à 50 %)

– Les aliments standards
Cette classe regroupe tous les aliments couvrant les besoins moyens du chien à l’entretien, sans volonté particulière de répondre à des besoins spécifiques. Dans certains cas, leur digestibilité peut être bonne (80 %) et leur appétence satisfaisante.

– Les aliments nutritionnels (appelés « premium »)
Aliments complets haut de gamme couvrant parfaitement les besoins spécifiques du chien selon sa taille, son poids, son âge et son activité.
Répondant à des critères de haute digestibilité (85/87 %), ils offrent une couverture optimale des besoins nutritionnels spécifiques et une appétence maximale. Ils sont fabriqués à partir de matières premières sélectionnées de haute qualité et demandent une parfaite maîtrise des procédés de fabrication.
Leur emballage est soigné et contient des systèmes de conservation naturelle. L’ensemble offre une garantie de stabilité de l’aliment.

Aliments diététiques : fonction de soin et santé
Prescrites et vendues chez et par le vétérinaire, ces gammes d’aliments complets permettent des soins correcteurs dans les cas de maladies telles que l’obésité, le diabète sucré, les diarrhées chroniques et l’insuffisance rénale. Leur appétence est renforcée pour séduire les animaux que leurs troubles de santé ont rendu difficiles. Leur digestibilité varie en fonction de la pathologie visée. Ils sont un moyen de prévenir l’apparition de certains troubles cliniques et d’améliorer l’efficacité d’un traitement médical.

Avantages et inconvénients des différents aliments industriels
Aliment sec (croquettes)
Avantages : pas d’altération après ouverture, plus nutritif à l’unité par rapport à la quantité distribuée, plus économique que les aliments riches en eau
Inconvénients : altération si conservation à l’humidité

Aliment humide (conserve)
Avantages : conservation aisée, emballage durable, très appétissant
Inconvénients : revient cher (75 à 82% d’eau), lourd à transporter, aliment riche en graisse pouvant induire une surconsommation énergétique, altération dès l’ouverture

En Europe la consommation d’aliments secs pour chiens augmente de 4 à 5% par an aux dépends des aliments en boîte et des préparations ménagères. Le segment de produits nutritionnels haut de gamme a une croissance de 20% par an.

Le marketing douteux de certains aliments industriels
Pour un fabricant d’aliments pour chiens, il peut y avoir deux clients : le maître et l’animal. L’un achète et l’autre consomme. En d’autres termes, d’un côté les projections humaines sur l’alimentation et de l’autre, les besoins spécifiques d’une espèces différente de l’homme. Sauf qu’à ce jour, c’est encore le maître qui tient le porte-monnaie… Plus que forte est donc la tentation, pour le fabricant de répondre et même de flatter les attentes et projections des maîtres, mêmes si elles n’ont aucun fondement scientifique et si elles vont dans certains cas, à l’encontre des besoins spécifiques de l’animal.
Ce n’est pas en lisant les emballages qu’on a une vision claire de la nutrition car, codifiés par les réglementations et exploitant parfois des projections de sentiments et comportements humains, les boîtes et sacs sont difficiles à décoder. Tous les aliments pour chiens ont plus ou moins la même composition en terme de pourcentage de glucides, lipides et protéines, et ces pourcentages n’expriment en aucun cas la qualité des matières premières utilisées.
Par ailleurs, il suffit à un fabricant d’incorporer dans le même aliment 4% de bœuf, 4% de poulet et 4% d’agneau pour pouvoir le vendre dans 3 emballages différents « au bœuf » « au poulet » « à l’agneau », satisfaisant de ce fait l’illusion de variété du repas recherchée par le propriétaire dans une interprétation anthropomorphique de ce que pourrait souhaiter son chien.
De plus, la plupart des aliments du marché s’adressent au chien en général, sans distinction de taille. Pourtant, parmi toutes les espèces animales, l’espèce canine est celle qui offre la plus grande variété de taille: entre un Chihuahua de 1kg et un Saint-Bernard de 80kg, le rapport de poids est de 80. Ces différences de poids s’accompagnent de différences anatomiques et physiologiques notables:
la durée de la croissance est de 8 mois pour le petit chien, 24 mois pour le Saint-Bernard,
le Chihuahua à l’âge adulte a multiplié son poids de naissance par 20, le Saint-Bernard par 100,
la longueur d’une canine est de 4mm pour l’un, 15mm pour l’autre,
les besoins énergétiques du petit chien sont supérieurs (132 kcal/kg de poids corporel) à ceux du grand chien (45 kcal/kg),
l’espérance de vie des petits chiens est supérieure à celle des grands chiens…
Ces quelques exemples expliquent pourquoi les besoins nutritionnels d’un chien dépendent tout autant de sa taille que de son âge et de son activité, et que la qualité d’un aliment dépend bien plus de sa formulation que de sa composition exprimée en pourcentages.

Conclusion
Le véritable juge de paix d’une bonne alimentation sera le chien lui-même, l’efficacité du rationnement alimentaire et son adaptation à chaque individu pouvant être appréciées par des contrôles de routine simples, faisant appel avant tout au bon sens ainsi qu’à l’esprit d’observation, et portant principalement sur :
– l’appétit de l’animal, qui traduit son bon état de santé et les qualités organoleptiques (odeur, goût, consistance) de l’aliment ;
– la qualité des crottes, dont le volume, la consistance, l’humidité, la couleur, l’odeur, sont en rapport avec la digestibilité de l’aliment et le bon déroulement de la digestion, notamment dans le gros intestin ;
– l’évolution du poids de l’animal, grâce à des pesées régulières, hebdomadaires chez les jeunes et mensuelles chez les adultes, afin d’obtenir ou maintenir un chien à son poids de forme, sans maigreur ni excès d’embonpoint ;
– l’intégrité de la peau et la beauté du poil, véritables « miroirs de la santé », susceptibles d’exprimer des déséquilibres alimentaires ou une atteinte de l’état général ;
– le comportement du chien, qui doit être gai et vif en fonction de ses habitudes.

Les progrès en matière de nutrition canine permettent à nos fidèles compagnons de rester à nos côtés en meilleure santé et plus longtemps ; il serait dommage de s’en passer.


Youssef GUILLI  A.D.A.C.O

Bibliographie/Source :
le guide des Nutriments Royal Canin
ANIMAFOR Eyzin Pinet

l’encyclopédie du Chien Royal Canin

Maud Paris Docteur Vétérinaire

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